Elle a cinq ans. Autour d'elle, les adultes s'affairent en silence. La langue muette des mères. Ces armoires que l'on vide en hâte. Ces lourdes malles de fer qui attendent sur le seuil. La mer qu'il faudra bientôt traverser. Ce chien qui erre sur le quai, perdu. La côte qui s'éloigne. Premier voyage. Premier exil... Avec La Géographie absente, Jeanne Benameur pose des mots sur le drame qui a marqué son enfance lorsque sa famille dut quitter l'Algérie pour la France en pleine guerre d'indépendance. « Il a fallu partir. Nous étions pauvres de pays », dit-elle dans un tremblement de voix et de sens. Et le souvenir du pays perdu se confond avec la peinture écaillée des cartes murales où l'on apprenait autrefois à déchiffrer le monde. Des mots arrachés à l'absence, où fonder le lieu du poème.
Les mots sont peu nombreux pourtant ils suffisent à transmettre le poids de l’exil forcé et du déracinement : arriver dans un nouveau territoire, découvrir une langue différente.
(...) Nous étions pauvres de pays. (...)
(...)Trouver pour chaque mot sa forme véritable (...)
C’est aussi un hommage aux mères qui fait écho à la BD sans texte Là où vont nos pères de Shaun Tan, ils ont en commun l’universel silence de ceux qui se retrouvent en pays étranger.
Jeanne Benameur est arrivée en France vers l’âge de 5 ans lorsque sa famille a dû quitter l’Algérie lors de la guerre d’indépendance. Il s’agit de souvenirs d’enfance de l’autrice, cependant, pour en saisir cette universalité, il peut être intéressant, dans un premier temps, de ne pas le préciser aux élèves.
Ce recueil peut être proposé aux élèves de 3ème sur le thème de l’écriture de soi, se raconter, se représenter... sans dire "je".
Il peut également être proposé dès le primaire.
Poèmes illustrés évoquant la concision des mots pour dire beaucoup et la valeur du silence.
Essai accessible aux enfants sur ce qu'est la poésie. Conçu comme une lettre à ceux qui n'aiment pas...